L’incroyable cynisme du MEDEF


Lors du point de presse hebdomadaire du MEDEF du 16 février, la Présidente de l’organisation patronale a accusé les syndicats d’empêcher que la délibération sociale en cours ne se transforme en véritable négociation. Aurait-elle oublié la déclaration commune des 8 organisations syndicales de janvier 2009 demandant au patronat "d’assumer ses responsabilités" et d’engager des négociations sur 5 points, à commencer par les salaires et la répartition des richesses dans les entreprises ? Aurait-elle oublié que les organisations patronales ont refusé avec constance, de l’ouverture de la délibération sociale en mai dernier à aujourd’hui, de retenir la répartition des richesses comme un thème de négociation à part entière ?

Laurence Parisot a ajouté que le patronat était prêt à ouvrir une négociation permettant d’améliorer l’information des salariés sur le partage de la valeur ajoutée pour "aboutir à une meilleure compréhension de cet indicateur". Prendrait-elle les salariés pour des imbéciles ? Imagine-t-elle qu’ils soient dans l’état d’esprit de renoncer à leurs revendications salariales par le miracle d’une information mieux formatée par les directions d’entreprise ? Au moment où les profits des banques et des groupes industriels et commerciaux battent de nouveaux records, personne ne peut oublier que la crise financière de 2008, que seuls les salariés continuent de subir, a trouvé son origine dans l’accroissement des inégalités entre les revenus du travail et ceux du capital.

La Présidente du MEDEF, a aussi confirmé son opposition à ce qu’une loi fixe les modalités de représentation collective dans les très petites entreprises. C’est pourtant un engagement que le MEDEF et la CGPME avait pris en signant la position commune d’avril 2008, et notamment l’article 11. Quel crédit accorder à une organisation qui a en permanence à la bouche le mot de dialogue social et qui méprise à ce point les résultats actés d’une négociation ?

La déclaration syndicale commune du 15 février souligne à nouveau l’urgence des revendications en matière de salaires et d’emploi. Seule une mobilisation bien plus importante des salariés est de nature à ce que les réponses patronales soient entachées de moins de cynisme et empreintes de plus de réalisme. C’est, avec le dossier de retraites, l’un des grands enjeux de la journée d’action interprofessionnelle et unitaire du 23 mars.

Article mis en ligne le 18 février 2010 par Laurent



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