Chômeurs en fin de droits : une occasion manquée


Un million de chômeurs en fin de droits cette année, dont 360000 dépourvus de toutes ressources. Cela fait désordre. Après moult tergiversations, le gouvernement se félicite d’avoir trouvé une solution avec les partenaires sociaux en présentant un plan de différentes mesures (contrats aidés, formations, allocation spécifique de crise), pour un coût total de 1,5 milliard d’€.

C’est d’abord oublier un peu vite que tous les chômeurs en fin de droits resteront cantonnés en dessous du seuil de pauvreté. Quant à l’allocation spécifique de crise, il n’est pas question de la verser aux 360.000 demandeurs d’emploi "sans solution", comme l’a laissé entendre le président de la République en visite dans un pôle emploi du Val d’Oise. Son attribution est soumise à des conditions telles (niveau des ressources du foyer, interdiction de refuser un contrat aidé ou une formation), qu’elle risque fort de connaître le même fiasco que la prime de 500€ à destination des jeunes. On est loin des propositions présentées par la CGT :
- d’une part, le prolongement exceptionnel de 6 mois de la durée d’indemnisation du chômage pouvant être financé par une taxation des contrats précaires
- d’autre part, l’assouplissement des conditions d’accès à l’allocation spécifique de solidarité (ASS) financé par l’Etat de manière à ce qu’aucun chômeur ne se retrouve sans ressources.

Ensuite, il convient de préciser que la moitié de ce plan est financée par des mesures de redéploiement (pas de budget supplémentaire). L’autre moitié étant financée aux 2/3 par les cotisations des salariés et des employeurs et pour 1/3 seulement par l’Etat. Finalement, l’effort supplémentaire consenti par l’Etat (286 millions d’€) est inférieur à 20% du montant total du plan. Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser.

Dans ces conditions, la CGT propose de mettre à contribution les banques, qui ont réalisé 11 milliards d’€ de profits en 2009 avec le concours des fonds publics. Ce ne serait que justice puisqu’elles sont à l’origine de la crise économique et financière qui a fabriqué des centaines de milliers de chômeurs.

Cette usine à gaz dont la mise en œuvre sera, à coup sûr, laborieuse, ne règle ni les problèmes d’emploi, ni les problèmes des chômeurs. La CGT appelle tous les salariés privés d’emploi à manifester le 1er mai afin d’exiger des mesures dignes pour les chômeurs en fin de droits.

Article mis en ligne le 16 avril 2010 par Laurent



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