Médecine du Travail : système de santé au travail, une vision nouvelle est encore possible


Le système de santé au travail doit devenir un élément majeur de la mise en œuvre d’une politique active de connaissance, de reconnaissance des situations de travail et de leur transformation dans une dynamique vertueuse du bien-être et de l’efficacité.

Le travail, la santé, la protection sociale et les liens qui les unissent sont les lignes de force d’un champ revendicatif primordial, aux origines de la sécurité sociale.

Bâtir un nouveau système de santé au travail portée par une dimension nouvelle de la médecine du travail et considérant le travail comme un déterminant majeur d’une politique de santé publique aurait mérité une loi spécifique.

Ce gouvernement a fait le choix de traiter ce défi par voie d’amendement au projet d’une loi sur la retraite.

Aussi, la CGT rappelle ses exigences :
- Faire des Service de santé au travail (SST) des organismes pluridisciplinaires affranchis du pouvoir d’injonction des employeurs, et capables d’embrasser toute la complexité des situations de travail, au service du monde du travail ;
- Demander et permettre à chaque médecin spécialisé en médecine et santé au travail de devenir un fédérateur de cette pluridisciplinarité. Non pas l’ordonnateur de toutes les démarches et de tous les projets, mais le garant d’une combinaison rigoureuse entre rationalité scientifique, responsabilité sociale et éthique professionnelle, "dans un sens exclusivement préventif en visant à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail".
- Faire des SST cet acteur de proximité de la prévention des risques qui agit avec les autres intervenants institutionnels pour une véritable politique de santé au travail ; ce qui passe par un renforcement de la formation et du suivi syndical des mandatés syndicaux et par une véritable contractualisation sur des orientations…Afin que les salariés de ce pays aient une garantie effective d’homogénéité et de qualité de service par leurs SST.
- Faire des SST un élément de réponse au défi de l’accès de tous les salariés au bénéfice de la médecine du travail : les populations en marge du droit du travail, précaires, saisonniers, intérimaires, salariés des services à la personne ;
- Renverser la tendance à la sous-médicalisation des services avec le départ annoncé de centaines de médecins, par le renforcement de l’attractivité de la médecine du travail ;
- Émanciper les services de santé au travail de l’emprise des notables locaux du MEDEF, faire entrer la démocratie et conquérir de nouveaux droits pour une implication du syndicalisme à l’orientation des SST.

Le vrai combat pour le syndicalisme est d’œuvrer à la création d’une entité qui relève ce défi de la prise en compte du travail comme un déterminant de la santé ; c’est de mettre en évidence que la sécurité sociale en tant qu’institution et en tant que champ revendicatif permanent couvre et solidarise cette double dimension de la santé au travail.

Aussi, l’intégration de la médecine du travail au sein de la sécurité sociale reste une idée neuve…. et impose comme pour le reste du dossier retraite, l’exigence de la mobilisation et de la négociation.

Article mis en ligne le 7 octobre 2010 par Laurent



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