Budget 2011 : fiasco programmé pour la Recherche


Aujourd’hui le Conseil Supérieur de la Recherche et de la Technologie (CSRT) doit émettre son avis sur le projet de budget 2011 de la Mission Interministérielle Recherche et Enseignement Supérieur (MIRES). La CGT ne votera pas cet avis.

La CGT ne peut approuver un budget en trompe l’œil :
- Une augmentation qui ne dépasse pas 2%, ce qui en euros constants correspond à peine à la stabilité, en raison du transfert de certaines charges, par exemple le coût des retraites entre le budget global de l’Etat et celui des opérateurs de la recherche académique ( 30 M€),
- une gestion autoritaire des programmes par des appels à projet très segmentés et orientés vers certaines niches du marché mettant en cause la cohérence nationale de la recherche et son efficacité pour la collectivité,
- une recherche de la concurrence sous couvert de l’excellence, accompagnée d’une individualisation à outrance des rémunérations et une revalorisation limitée des carrières qui desservent l’ensemble des salariés, la qualité du travail et la cohésion des équipes,
- une progression organisée de la précarisation des emplois, qui maintient, entre autre, la jeune génération dans la galère, génère un gâchis social privant notre société de la compétence de toute cette jeunesse qualifiée
- un Crédit d’Impôt Recherche (CIR) exorbitant ( 5 Mds€) qui ne crée pas d’emplois, alimente principalement les profits des grands groupes internationaux ; CIR dont l’inefficacité a d’ailleurs été soulignée par les deux assemblées parlementaires et la Cour des comptes
- un emprunt national qui :
- renforce la financiarisation de la recherche au travers des financements liés aux placements de capitaux
- affaiblit les grands organismes de recherche, dépossédés de leur rôle stratégique, et impose une autonomie factice des universités
- impose une gouvernance autoritaire sans aucun contrôle démocratique, la mise en œuvre de façon précipitée des Labex (Laboratoires d’excellence) et autres structures et la somme de 1 milliard d’€ accordée sans concertation au Campus de Saclay en sont des exemples.

Pour relever les défis écologiques, scientifiques et techniques, et répondre aux enjeux économiques, industriels et culturels liés au développement des connaissances, la CGT propose de construire une nouvelle maîtrise sociale par :
- une réelle intégration de la communauté scientifique dans le pilotage de la recherche
- une coopération, une indépendance et une libre circulation des connaissances garanties entre autre par un grand service public d’enseignement supérieur et de recherche (ce n’est pas de concurrence, de financiarisation et de confiscation des connaissances dont a besoin la recherche)
- une démocratie permettant à chaque citoyen de participer à la co-construction de l’univers technologique qui l’entourera dans l’avenir
- les moyens financiers et les effectifs correspondant à l’objectif de 3% du PIB pour l’effort de la Recherche publique et privée
- une politique industrielle articulée à une politique de recherche autour de grands programmes répondant aux exigences sociales et à l’intérêt général

Article mis en ligne le 6 novembre 2010 par Laurent



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