Médecine de ville : quand seront réglés les problèmes de dépassement d’honoraires et de désertification médicale ?


Le Président de la République a demandé à Mme Hubert, ancienne ministre de la Santé, de lui remettre un rapport pour redynamiser la médecine libérale. Les conclusions de ce rapport sont bien décevantes, se limitant pour ne pas fâcher certains lobbies à reprendre les anciennes recettes qui ont contribué à rendre l’accès aux soins plus difficile.

Les questions de la démographie médicale, des dépassements d’honoraires, de la désertification médicale dans les zones rurales, de la désaffectation des étudiants pour la médecine de premiers recours (médecine générale), de l’engorgement des services d’urgence la nuit et les week-ends nécessite de faire preuve d’audace et de courage.

Depuis de nombreuses années, la CGT a mis en avant des propositions pour répondre aux deux grandes questions à l’origine des blocages actuels, à savoir la liberté d’installation et la rémunération à l’acte. En effet sans modification radicale du mode d’exercice, la situation ne peut que s’aggraver : seuls 8% des jeunes médecins s’installent aujourd’hui en libéral et la grande majorité plébiscitent l’activité salariée.

Par ailleurs, face à la déliquescence de la permanence des soins, ce n’est pas la mise en place d’un numéro d’appel supplémentaire qui « désengorgera » les centres d’urgence, qui ont avant tout besoin de moyens supplémentaires pour faire face à l’augmentation d’activité.

La CGT ne peut donc qu’être très déçue par ce rapport, alors que depuis des années les confédérations syndicales de salariés, la mutualité et les associations de patients ont pointé les problèmes et fait des propositions pour une mise à plat de l’ensemble de notre système de santé.

Alors que la réforme hospitalière mise en place par Roselyne Bachelot étrangle l’hôpital public et que la médecine de premier recours connaît une crise sans précédent, il est indispensable que s’ouvre un grand débat national sur l’avenir de notre système de santé, intégrant d’une part sa réorganisation en profondeur et son financement. La question de la part des richesses nationales que notre pays consent à la santé devra être un axe central des décisions sur la prise en charge de la perte d’autonomie.

La CGT ne peut accepter l’évolution actuelle de notre système de santé qui aboutit à ce que plus de 20% de la population renonce à des soins pour des raisons financières et que la part restant à charge des patients augmente d’année en année. Elle continuera donc à mettre en avant ses propositions et à se battre pour être entendue.

Article mis en ligne le 30 novembre 2010 par Laurent



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