Compétitivité : au nom de la compétitivité, le patronat et le gouvernement veulent intensifier l’offensive contre les salariés


A la demande du ministère de l’Industrie, le cabinet privé COE-REXECODE fournit un rapport comparatif France-Allemagne qui au nom de compétitivité préconise la remise en cause des droits sociaux, pour tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas.

Pour la CGT, ce genre d’étude, dont les conclusions sont censées servir de base pour définir des priorités, doit être confié aux services publics comme l’Insee. Rexecode est un institut privé fortement dépendant du MEDEF. Il est inadmissible que l’argent public soit mis à la disposition d’un tel institut dont les études visent à servir le patronat.

La démarche réduisant la politique industrielle au seul aspect compétitivité et baisse du coût du travail n’est pas sérieuse. Elle est même dangereuse pour l’industrie.

La France se situe au 8ème rang européen en matière de coût du travail en tenant compte de la productivité du travail, derrière la Suède, le Danemark, la Finlande, l’Italie, l’Autriche et bien sûr derrière l’Allemagne.

Le rapport de Rexecode justifie l’offensive contre les retraites et les retraites complémentaires, contre les 35H, contre la fiscalité du patrimoine. Il préconise une baisse des cotisations sociales patronales. Les pertes de recettes pour la Sécurité sociale devraient être compensées par les salariés, sous la forme d’une "TVA sociale".

Ce rapport fait l’impasse sur les vraies causes de l’affaiblissement de l’industrie française. Cet affaiblissement s’explique par des facteurs plus structurels qui sont à l’œuvre depuis longtemps, comme les coûts immenses des dividendes versés aux actionnaires qui dépassent l’investissement productif et handicapent les entreprises françaises.

Pour la CGT, il n’y a pas de développement industriel sans mesures urgentes d’embauche, de formation, d’augmentation des salaires, sans des services publics de qualité, sans le développement des droits sociaux.

Les salariés, dans les entreprises donneuses d’ordre tout comme dans les entreprises sous-traitantes doivent avoir les mêmes droits pour leur permettre d’intervenir dans les choix stratégiques et la gestion de leur entreprise.

La fiscalité doit pénaliser la redistribution des dividendes aux actionnaires et inciter les entreprises à augmenter les dépenses en formation, en recherche-développement et en investissement productif.

Le système financier et notamment les banques doivent être mobilisés pour faciliter les conditions de financement en faveur de l’investissement productif, notamment dans les PMI.

Contrairement aux conclusions de ce rapport qui veut mettre en opposition les salariés allemands et français, développer l’industrie c’est aussi refuser cette mise en concurrence et développer les solidarités internationales.

Article mis en ligne le 21 janvier 2011 par Laurent



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