Négociation Assurance chômage : le patronat botte en touche


Déclaration de la délégation CGT après la 2e séance de négociation sur l’Assurance chômage

La seconde séance de négociation de l’assurance chômage le 9 février 2011 devait permettre d’entrer dans le vif du sujet. Les ambitions syndicales étaient grandes. Faut-il rappeler que la crise a produit 820000 chômeurs supplémentaires inscrits depuis novembre 2008 ? Que le chômage de longue durée a augmenté de 23% l’an dernier (1,5 millions de chômeurs inscrits depuis plus d’un an à Pôle emploi) ?

Les organisations syndicales ont présenté des revendications communes sur la création de droits rechargeables pour les demandeurs d’emploi, un mécanisme taxant les contrats précaires, la suppression du coefficient réducteur pour les salariés saisonniers et la suppression de l’Article 13 de l’actuelle convention stipulant une baisse sous condition des cotisations employeur.

Le patronat, après une longue séance de suspension, a décidé de balayer d’un revers de main les propositions syndicales. Il a simplement proposé d’examiner les problèmes posés par la reconduction des droits dans certains cas, ainsi que la situation des titulaires d’une pension d’invalidité. Ces deux dispositions concernant moins de 10 000 personnes au total ! Autrement dit, la prochaine convention d’assurance chômage se contenterait de reconduire les dispositions de la précédente, que seule la CFDT avait signé côté syndical.

Pour tenter de cacher cette situation de statu quo honteuse dans cette période crise, le patronat propose également de constituer quatre groupes de travail, chargés de réfléchir jusqu’en 2013 (! !), sur les questions de la dégressivité des droits, des cotisations pour les contrats précaires, des droits rechargeables et de la complémentarité entre le régime assurantiel et celui des minima sociaux.

Déjà le patronat nous a proposé dans l’agenda social 2011 une série de délibérations sociales pour mieux contourner l’exigence de négociations en bonnes et dues formes. Maintenant, il nous propose dans la négociation d’assurance chômage la mise en place de groupes de travail paritaires pour mieux contourner l’exigence de nouveaux droits. Décidément, le dialogue social en France est bien malade. La négociation collective doit nécessairement produire de la norme sociale, c’est ce que la délégation CGT a rappelé au cours de cette réunion.

Délégation CGT : Maurad RABHI – Saliha BOURDIEU – Eric LAFONT – Jean VOIRIN

Article mis en ligne le 10 février 2011 par Laurent



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