15 avril 2008, 15 avril 2013 : plus que jamais avec les travailleur-e-s sans papiers


Le 15 avril 2008, plus de 200 travailleurs "sans papiers" avec la CGT et l’association Droits devant, cessaient ensemble le travail dans plusieurs entreprises de la région parisienne pour exiger leur régularisation. Ils seront rejoints très rapidement par des centaines de femmes aussi sans papiers, emmenées par l’organisation Femmes Egalité.

N.Sarkozy était Président de la République et B.Hortefeux en charge du trop fameux ministère de l’immigration, de l’identité nationale, de l’intégration et du co-développement.

Travailleur-e-s sans droits parce que sans titre de séjour valable, les salarié(e)s "sans papiers" sont pour le patronat du bâtiment, de la restauration, du nettoyage, de la sécurité, de l’intérim, de l’aide à domicile,…une main d’œuvre particulièrement flexible et vulnérable. En se battant avec détermination pour leur régularisation pendant des semaines, brandissant devant les caméras leurs feuilles de paye ou décrivant leur situation et conditions de travail, ils ont fait la démonstration qu’ils ne prenaient le travail de personne, mais travaillaient dur sans avoir droit à rien. Le gouvernement d’alors a été obligé de reculer. Il régularisera la quasi-totalité de ces grévistes et celles et ceux qui les avaient rejoints. Le 1er octobre 2009, pour en finir avec l’arbitraire des préfets dans le processus de régularisation, la CGT et dix autres organisations syndicales et associations demandaient à F.Fillon, Premier ministre, une circulaire avec des critères objectifs permettant la régularisation des travailleur-e-s "sans papiers".

Face au silence du gouvernement, plus de 6000 de ces femmes et hommes engageront à partir du 12 octobre 2009 un mouvement de grèves et d’occupations d’une toute autre ampleur.

Huit mois plus tard, le ministère de l’Intérieur, en lien avec le ministère du Travail, a été obligé de négocier des critères de régularisation pour tous les travailleur-e-s "sans papiers" en France. Plusieurs milliers d’entre eux ont été régularisés et ont vu leurs conditions de salaire et de travail s’améliorer de façon substantielle.

Nous avons su depuis que, l’encre à peine sèche de "l’addendum", des consignes orales et écrites avaient été données pour entraver l’examen des dossiers et la délivrance des titres.

Aujourd’hui, contrairement aux engagements du gouvernement issu des dernières élections, la situation de centaines de grévistes alors "mis de côté" n’est toujours pas réglée.

Nous ne lâcherons pas ! Le ministre de l’Intérieur a publié le 28 novembre 2012 une circulaire "relative aux conditions d’examen des demandes d’admission au séjour déposées par des ressortissants étrangers en situation irrégulière". Cette circulaire, si elle reprend globalement les critères arrachés par les grévistes sous N.Sarkozy, laisse de côté toutes celles et ceux qui sont contraints de travailler de façon "non déclarée" et fait peu de cas notamment de la situation des jeunes majeurs.

Peut mieux faire ! Et ce d’autant plus que l’application de cette circulaire, comme sous N.Sarkozy, reste totalement entre les mains du pouvoir discrétionnaire des préfets.

Un débat sur l’immigration économique va s’ouvrir au Parlement. Le gouvernement a là l’opportunité d’assumer la vérité des chiffres, et de faire en sorte que tous ces migrants qui travaillent "d’une façon ou d’une autre" voient enfin leur travail reconnu et soient régularisés.

Chaque migrant qui travaille, quel que soit son type d’entrée en France, doit bénéficier d’un contrat aux normes françaises et de l’égalité de traitement avec tous les autres salariés. Le travail sans droits, la surexploitation des migrants, la mise en concurrence de tous contre tous, nous n’en voulons pas !

Décider d’y mettre fin est une question de courage politique. Pour la CGT, c’est le sens de notre engagement avec ces salarié(e)s depuis le 15 avril 2008.

Ils bossent ici, ils vivent ici, ils restent ici !

Article mis en ligne le 16 avril 2013 par Laurent



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