Baisse du taux du Livret A : le gouvernement met à mal l’épargne populaire pour le profit des banquiers


Le gouvernement décide de réduire le taux de rémunération du Livret A, et celui du livret développement durable, à 1,25%, taux historiquement bas. Ce taux, nous dit-on, permettrait de réduire le coût de financement du logement social, assuré à partir de la collecte du livret A.

Le taux de 1,25% est certes au-dessus de la hausse des prix à la consommation mesurée par l’indice Insee qui est, elle, inférieure à 1%. Il faut cependant souligner que pour les ménages populaires, la hausse des prix des produits alimentaires, tabac, énergie, etc. est beaucoup plus forte que le taux moyen de la hausse des prix à la consommation. Ce qui veut dire que pour les épargnants populaires la baisse du taux du livret A risque d’accentuer une baisse du pouvoir d’achat de leur épargne.

Avec la libéralisation de la collecte du livret A, les banques ont fait de celui-ci un produit d’appel pour proposer d’autres formules plus rentables comme l’épargne financière, l’assurance-vie, etc. Cette nouvelle décision risque fort d’amputer encore plus fortement les moyens de financement permettant de développer le logement social.

Il est faux de laisser croire que l’insuffisance de logements sociaux sera résolue par la baisse du taux du livret A. Le logement social ne peut servir de paravent aux mauvais coups portés à l’épargne populaire.

Ce qui pénalise aujourd’hui la construction de logements sociaux, ce n’est ni le manque de ressources ni leur coût par trop élevé pour les bailleurs sociaux mais plus largement les questions du foncier, de la volonté des collectivités locales, de la baisse du pouvoir d’achat qui ne permettent plus un parcours résidentiel pour la majorité de salariés.

A contrario, la baisse du taux du livret A risque de détourner une épargne destinée, via la Caisse des dépôts (CDC), à des politiques et services publics, parmi lesquels le logement social, vers des placements spéculatifs qui ont conduit à la crise.

De par la non-centralisation des ressources des livrets, les banques vont encore accroître leur profit en bénéficiant de ressources peu coûteuses et en les plaçant sur des marchés spéculatifs juteux.

Le vrai enjeu est d’inciter les banques à augmenter les crédits en faveur de l’emploi et de l’investissement productif générateur de valeur ajoutée. Ce qui mine l’épargne populaire, y compris celle qui est collectée sur les livrets A, c’est l’insuffisance des salaires et des emplois.

Pour la grande majorité des salariés, des privés d’emploi et des retraités, la meilleure garantie pour préserver le pouvoir d’achat et la capacité d’épargner est d’augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux. Cela nécessite de dynamiser l’économie par la création d’emplois et par les investissements productifs permettant d’augmenter la valeur ajoutée. Cela implique que les banques jouent réellement leur rôle, qu’elles prêtent, surtout aux PME et aux collectivités, pour financer les projets créateurs d’emplois et de valeur ajoutée. Pour la CGT, la baisse du taux de l’épargne populaire n’est pas la solution. Au contraire.

Il est urgent de mobiliser l’épargne et les crédits bancaires au service de l’emploi et de l’activité économique.

Il faut mettre en place un pôle financier public dont la Banque publique d’investissement, récemment créée, doit être une composante.

Il faut créer un livret d’épargne emploi - industrie.

Il faut modifier les conditions de refinancement de la Banque centrale européenne pour inciter les banques à augmenter les crédits bancaires pour l’emploi et l’investissement productif générateur de valeur ajoutée.

Article mis en ligne le 19 juillet 2013 par Laurent



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