Loi Economie sociale et Solidaire : un engagement qui va dans le bon sens mais il faut aller plus loin !


La CGT prend acte positivement de la perspective de la loi portant reconnaissance de l’Économie Sociale et Solidaire pour aider au développement du secteur et à sa reconnaissance. Un secteur qui représente 10,2% de l’emploi en France, 223000 établissements employeurs, près de 10% des entreprises françaises et contribue à hauteur de 8% du PIB.

Le projet de loi comporte plusieurs mesures importantes :
- Figureront dans cette loi une définition du périmètre de l’ESS qui prévoit une "lucrativité" limitée, une gestion désintéressée et le fait de ne pas faire de la recherche des bénéfices l’objectif principal d’une entreprise ou encore la "gouvernance démocratique". Cette définition large laisse quelques craintes d’effets d’aubaines fiscales pour des entreprises classiques. Il est donc indispensable de garder dans la définition le périmètre actuel des entreprises de l’économie solidaires.
- Le volet financement avec un montant de 500 millions d’€ de crédit dirigé vers l’ESS provenant de la Banque publique d’investissement (BPI) le texte prévoit la création d’un statut transitoire de "scop d’amorçage", permettant aux salariés d’être minoritaires au capital le temps de réunir les fonds pour devenir majoritaires. Pendant ce laps de temps (7 ans), la société bénéficiera de mesures fiscales dérogatoires avantageuses.
- Un droit d’information des salariés est prévu pour les salariés des entreprises de moins de 50 salariés à l’exclusion des entreprises dont la transmission est familiale. Cette disposition doit permettre aux salariés d’être informés au moins deux mois à l’avance d’un projet de cession, pour leur permettre, le cas échéant, de formuler une offre.

La loi sur l’économie sociale et solidaire marque un tournant incontestable dans la reconnaissance du secteur de l’ESS, il convient néanmoins de donner des droits aux salariés à la hauteur de l’ambition affichée par cette loi : un droit de véto suspensif pour tous les salariés des entreprises de l’ESS qui leur permettrait d’avoir la priorité en matière de reprise et d’intervenir sur les stratégies des entreprises.

Les institutions de l’économie sociale participent d’une démocratie sociale entendue au sens large du terme et au principe "d’une personne égal une voix".

La citoyenneté doit pouvoir s’exercer au travail et les politiques publiques peuvent reconnaître et favoriser ces engagements.

Pour la CGT, l’économie sociale et solidaire a l’ambition de répondre aux besoins, de façon différente de celle du secteur marchand. Elle se distingue par la finalité assignée à l’action d’entreprendre : c’est-à-dire la réponse aux besoins collectifs d’un groupe – coopérateur, mutualiste, associatif – ou à des besoins de développement plus harmonieux de la société.

L’économie sociale doit faire la démonstration que l’on peut apporter des correctifs sociaux à la loi du marché considérée comme intangible et que les employeurs doivent faire la preuve de critères de gestion différents de ceux du secteur marchand envers leurs salarié-e-s et bénéficiaires.

Article mis en ligne le 25 juillet 2013 par Laurent



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