Réforme des retraites : toutes les raisons d’être mobilisés


Le Gouvernement vient de rendre public son projet de loi de réforme des retraites.

Ce projet de loi n’est pas acceptable. Il est injuste et économiquement inefficace.

D’autres choix sont possibles. La CGT a présenté des propositions de bon sens, justes et efficaces. L’ouverture du droit à la retraite à 60 ans et des montants de pension au moins équivalents à 75% des salaires : c’est ça le progrès social !

Ce projet s’inscrit dans la continuité des réformes antérieures. L’allongement à 43 ans de la durée de cotisation renvoie au principe de partage des espérances de vie de la loi Fillon de 2003 qui veut que la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein corresponde au double de l’espérance de vie à 60 ans.

Il ne revient sur aucune des mesures régressives des précédentes réformes à commencer par la remise en cause de la retraite à 60 ans. Le recul du 1er avril au 1er octobre de la date d’indexation des pensions, qui signifie le gel des pensions pendant 18 mois, est une désindexation masquée.

Les mesures de financement ne permettront nullement de garantir de bonnes retraites sur le long terme. La promesse faite au MEDEF que le " coût du Travail" n’augmenterait pas amènerait le Gouvernement à transférer les cotisations famille sur les ménages. Dans ces conditions, l’annonce que la CSG n’augmentera pas nous laisse dubitatifs, d’autant que le Gouvernement fait explicitement référence aux propositions du Haut Conseil du financement de la protection sociale qui préconise un transfert des » cotisations patronales » famille et assurance maladie sur la CSG, des taxes environnementales ou des taxes comme la taxe tabac.

Les jeunes seront les premières victimes de la réforme. La génération 1973, qui a 40 ans aujourd’hui, devrait cotiser 43 ans, alors qu’elle n’a acquis en moyenne que 30 trimestres à 30 ans. Elle n’aura donc le plein de ses droits qu’au-delà de 65 ans. Rappelons par ailleurs que la durée moyenne d’activité en France est de l’ordre de 35 ans, selon l’institut statistique européen Eurostat.

Quant à la possibilité de racheter 4 trimestres à un "tarif préférentiel", à condition de le faire en début de carrière, elle est totalement illusoire. Le coût de ce rachat est prohibitif et hors de portée de salariés en début de carrière et le restera malgré cette mesure.

L’amélioration des carrières des femmes devait être, selon le gouvernement, l’un des axes de cette réforme. Mais il y a bien peu de mesures concrètes au-delà des déclarations de bonnes intentions. L’annonce de prise en compte des congés maternité dans le cadre du dispositif carrières longues aura peu d’effets dans la pratique.

Quant au dispositif concernant la pénibilité, si le changement de logique par rapport au dispositif antérieur constitue une ouverture, il est loin de répondre aux salariés exposés à la pénibilité et ne permettra dans le meilleur des cas de partir qu’à 60 ans. S’agissant des salariés aujourd’hui en fin de carrière et qui ont été exposés toute leur vie à la pénibilité, ils ne pourront qu’anticiper leur départ que d’un à deux trimestres.

La réussite de la journée de mobilisation du 10 septembre à laquelle la CGT appelle avec plusieurs autres organisations syndicales, est plus que jamais nécessaire pour imposer d’autres choix.

Article mis en ligne le 6 septembre 2013 par Laurent



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