Loi Macron : du sur-mesure pour la finance !


Le contexte national est marqué par une accélération de la fuite en avant libérale. Dans notre pays comme partout dans le monde, la crise causée par les choix des politiques menées au service du capital et de la financiarisation de l’économie est utilisée pour faire reculer les droits et garanties collectives des salariés.

En France, le MEDEF contourne désormais la négociation et tient directement la plume pour écrire la loi. Le projet de loi pour "l’activité et la croissance", présenté par le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel MACRON en est un bon exemple.

Ce projet de loi, dont le champ est extrêmement large, consiste à inverser l’ordre des priorités : c’est maintenant le travail qui est au service de l’économie et plus l’inverse. L’économie, comme l’ensemble des enjeux sociaux liés au monde du travail, aux problèmes écologiques et sociétaux ne doivent viser qu’un objectif : la réponse aux besoins des salariés et des citoyens. Ce type de mesures, déjà mises en place dans de nombreux pays européens, n’ont jamais ni permis de créer des emplois ni de retrouver la croissance. Le gouvernement, sous-couvert de lutte contre les corporatismes, s’attaque aux protections et régulations collectives dont bénéficient les salariés et les citoyens, pour les mettre en concurrence et dérèglementer.

Au-delà de la remise en cause des professions réglementées, les régressions sociales ressortant de ce projet de loi sont notamment les suivantes :
- La libéralisation du travail du dimanche et de nuit se fera au détriment des créations d’emploi et du niveau de salaire, avec des remises en cause de la majoration du travail du dimanche et de nuit.
- La libéralisation du transport de voyageurs en bus entre en contradiction explicite avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur lesquels la France s’est engagée. Après les autoroutes, les aéroports, encore une fois, on privatise les bénéfices.
- La sécurisation des employeurs continue, sous couvert de simplification, avec une réforme annoncée par voie d’ordonnance de l’inspection du travail et de la médecine du travail et une nouvelle sécurisation des licenciements pour empêcher l’annulation des PSE sans motivation économique.
- La remise en cause des conseils de prud’hommes avec notamment la mise en place de juges professionnels au détriment de juges prud’hommes, l’instauration d’un arsenal disciplinaire à caractère antisyndical…

Ces nouvelles attaques sont graves pour le monde du travail.

La CGT mettra tout en œuvre pour les combattre.

L’enjeu du syndicalisme est de démontrer la nocivité de l’austérité et de mettre en avant des solutions de sortie de crise. Pour la CGT, le meilleur moyen de résister et de mettre en échec les mesures régressives, c’est d’ouvrir des perspectives aux salariés à partir de leurs revendications sur les questions de salaires, d’emplois, de conditions de travail, de protection sociale et de service public.

Dernière minute : aujourd’hui, le Conseil Supérieur de la Prud’homie s’est réuni avec à son ordre du jour le volet de la Loi MACRON sur la Justice Prud’homale. La quasi-totalité des organisations syndicales de salariés et d’employeurs ont émis un avis défavorable à l’instauration du Juge Professionnel et contre les mesures disciplinaires. C’est une première victoire !!!

Article mis en ligne le 26 novembre 2014 par Laurent



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