"Si tu ne partages pas la lutte,
tu partageras la défaite"
(Bertolt Brecht)
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Le site de la Section Syndicale CGT de l'Adapei Papillons Blancs d'Alsace
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Un homme dans la rue Aux yeux couleur de sang Goût étrange dans la bouche Sa raison est perdue
Le visage ruiné Raviné par les larmes Aussi fin qu’une lame Maigre comme un couteau
Dévoré par le feu Dévoré par la foi Il en appelle à dieu Pour partir au combat
Ce même dieu qu’en face Une même servitude Sanglante et dégueulasse Baptise certitude
Sa main droite sa main gauche Chacun de ses doigts Forment en silence D’étranges Mudrâs
Qui jaillissent comme crachés Par le serpent qui broie Le poignard de vengeance Tatoué sur son bras
Ceux d’en face sont venus Ils ont violé sa femme Ils ont violé sa fille Et arraché leurs yeux
Et son petit garçon Enfin ce qu’il en reste Il le tient dans ses bras Il le serre dans ses bras
Les riches volent les pauvres Et les pauvres se volent entre eux Les chiens mangent les chiens Et les rats dansent au milieu
De piteuses abstractions Entretiennent la croyance En un ordre naturel Auquel il faudrait faire confiance
La liberté ne se donne pas Elle se prend, elle se prend Puisses-tu un jour en tomber amoureux(se) Fanatique, lucidement
La sombre trinité Cette insulte à l’intelligence Ne peut être qu’au service Des assistés de naissance
La différence, c’est la force Tant pis pour ceux qui prient encore Le nom d’un dieu, le nom d’un maître Le nom d’une race, le nom d’un mort
Je ne serai vraiment libre Que lorsque tu le seras aussi Je suis un animal social En quête de plaisir
Mon égoïsme est altruiste Et vice-versa Chaque fois que je pense à moi Je pense à toi