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Banlieue Rouge et Octobre Noir

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Banlieue Rouge et Octobre Noir



Un peu de douceur dans un monde de brutes…

Banlieue Rouge


Par les Brigada Flores Magon

Interview

POUVEZ-VOUS PRÉSENTER LES MEMBRES DU GROUPE ? QUELLES SONT VOS EXPÉRIENCES MUSICALES PASSÉES ? COMMENT VOUS-VOUS ÊTES TROUVÉS POUR FORMER LA BRIGADA FLORES MAGON ?

La BRIGADA, c’est Matéo au chant, Victor à la guitare, Julien à la batterie, Raymonde à la basse et jusqu’au concert du ’Wagon’, Jean à la deuxième guitare. Pour diverses raisons, Jean quitte le groupe et il sera remplacé par Jérémya de J’AURAIS VOULU… Raymonde a joué avec les BLANCS BECS, Julien a été batteur dans 2 groupes HC fusion (SUDENLY et BUDOKAN), Jean fut guitariste des PUTOIS (punk rock de banlieue) et Victor et Matéo sont en quelque sorte le canal historique de la BRIGADA, puisque c’est eux qui l’ont monté. Jérémya a joué dans CHARGE 69 et J’AURAIS VOULU. En fait, Victor et Matéo cherchaient un batteur, un bassiste et un deuxième guitariste pour relancer le groupe qui était au point mort. Politiquement et humainement ça l’a fait entre nous cinq et on continue donc sur notre lancée.

QUI ÉTAIT RICARDO FLORES MAGON ? POURQUOI AVOIR CHOISI SON NOM POUR CELUI DE VOTRE GROUPE ?

Ricardo Flores Magon était un anarchiste et révolutionnaire mexicain du début du siècle. Dans ses écrits comme dans ses actes, il fut toujours un militant sincère et dévoué qui mourut dans une geôle ricaine en 1922. Le fait qu’il y ait un mexicain dans le groupe (Victor) a sûrement contribué, mais c’est surtout pour poser clairement notre facette politique et internationaliste que l’on a choisi ce nom.

LE GROUPE EST ESSENTIELLEMENT COMPOSÉ DE SKINS "RED AND ANARCHIST" :

1) POUR LE PUNK QUE JE SUIS "SKIN ET ANARCHISTE" NE SONT PAS DEUX IDÉES QUE JE VOIS LOGIQUEMENT ENSEMBLE… POUVEZ-VOUS DÉFINIR UN PEU CE QU’EST LE RASH

Le RASH (Red & Anarchist Skin Heads) est un réseau international de groupes autonomes de skinheads d’extrême gauche. Il s’agit pour ces groupes d’organiser au niveau local la "scène" redskin, de contrecarrer l’influence des fascistes sur la scène skinhead, par tous les moyens nécessaires, de collaborer avec d’autres collectifs punks, anarchistes, antifascistes, etc., afin de recréer une scène alternative. Au niveau national et international, il s’agit de coordonner les actions et faire circuler l’information entre les divers réseaux redskins (mais aussi punks et antifascistes, par exemple, on est en contact avec des réseaux anarchopunx mexicains). Bref, se bouger le cul pour notre scène. Le 11 juin dernier, le RASH Paris a organisé la première rencontre redskin, pour fêter le premier anniversaire de notre fanzine, Barricata. Il y a eu un débat, un concert et une bonne vieille fête avec des camarades (red et punx) venus de partout en France et d’Europe (Italie, suisse, Espagne, Allemagne) et même des canadiens. On espère recommencer l’année prochaine.

2) QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES AVEC LE SHARP ?

La principale différence entre SHARP et RASH est que le SHARP s’affiche uniquement antiraciste, alors que la RASH va au-delà. Notre anti-racisme s’inscrit dans une lutte globale contre le capitalisme et toute forme d’oppression (sexisme, homophobie…), qu’elle soit exercée par l’Etat et ses institutions ou par des individus. En plus, en France du moins, le SHARP n’est pas une organisation mais plutôt des badges…

3) EST-CE UN LOOK IDÉAL POUR SE BALLADER DANS PARIS ?!

Sur Paris nous n’avons aucun problème avec notre look. De toute façon, nous ne sommes pas adepte du look "skin-sapin de noël".

VOUS VOUS REVENDIQUEZ COMMUNISTES LIBERTAIRES ET INSISTEZ SUR LE "LIBERTAIRE"… EXPLIQUEZ UN PEU.

Sans vouloir faire de grand discours, nous sommes effectivement communistes libertaires, terme que nous préférons à celui d’anarchistes (qui est trop fourre tout). Communistes car nous sommes pour la mise en commun des moyens de production. Libertaires car nous sommes anti-autoritaires, nous sommes contre toute forme de dictature, soit-elle du prolétariat, nous ne sommes pas marxistes-léninistes.

VOTRE CD EST FINALEMENT SORTI SUR CRASH DISQUES. POUVEZ-VOUS EXPLIQUER POURQUOI IL N’EST PAS SORTI CHEZ MAD BUTCHER ? ET COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVES CHEZ CRASH ?

Nous n’avons finalement pas sorti l’album chez Mad Butcher car nous n’avons pas trouvé d’accord satisfaisant pour le groupe avec Mikael Mad Butcher. Les gens de chez Crash (NDLR : Copain du RASH ?!!) sont des potes (voire de vieilles connaissances pour certains), on savait qu’on bosserait tôt ou tard avec eux, et du coup ça été pour l’album.

QUEL EFFET CELA FAIT D’ÊTRE SUR LE MÊME LABEL QUE SERGENT GARCIA DONT ON A VU DE LA PUB SUR M6 ?! N’EST-CE PAS UN COUP AU CÔTÉ "REBELLE" DU GROUPE ?!

SERGENT GARCIA n’a sorti que son premier album chez Crash, pour le deuxième (celui dont M6 fait la pub) ils ont signé chez une major (d’où cette pub et le clip qui passe également sur M6). On ne pense donc pas que ça nous porte un quelconque coup. (NDLR : allez, c’était pour rire, faites pas la gueule).

DANS LE LIVRET, LES TEXTES SONT TRADUITS EN ESPAGNOL : POURQUOI ?

On voulait traduire certainsn morceaux qui nous paraissaient intéressants, étant donné que l’on accorde autant d’importance à la musique qu’aux paroles. On a choisi l’espagnol parce qu’à l’étranger nous avons surtout du soutien des pays "latins" (Espagne, Italie, Amérique Latine) et aussi parce que nous avons un bilingue dans le groupe qui pouvait s’en charger.

DANS "BANLIEUE ROUGE", VOUS FAITES UNE CRITIQUE DU VIEUX MILITANT COMMUNISTE BORNÉ ET DÉFINITIVEMENT BLOQUÉ SUR SON PASSÉ. POUVEZ-EXPLIQUER UN PEU ?

"Banlieue Rouge", plus qu’une critique, est un constat. Le morceau parle des militants communistes, pour la plupart sincères, qui se sont fait trahir et berner par le Parti Communiste Français. C’est aussi une façon d’expliquer qu’il faut penser par soi-même, pas besoin de Parti ni de chefaillons. Le pouvoir aux Soviets pas au Parti, comme on disait à l’époque.

"OCTOBRE 61" PARLE D’UNE RÉPRESSION SANGLANTE TROP VITE OUBLIÉE ET TROP SOUVENT IGNORÉE. POUVEZ-VOUS EXPLIQUER POURQUOI VOUS AVEZ VOULU FAIRE UN MORCEAU SUR CE MASSACRE DES ALGÉRIENS À PARIS ?

Le 17 octobre 1961, une manifestation d’algériens indépendantistes (interdite par la préfecture) fut sauvagement réprimée à Paris par la police (alors sous les ordres de Maurice Papon). La France n’a reconnu jusqu’alors que quelques morts, alors que selon plusieurs enquêtes indépendantes, plus d’une centaine de manifestants ont été tabassés et jetés à la Seine. On a eu envie d’en parler, car comme tu dis, ce massacre reste ignoré et nié par l’Etat français.

Octobre Noir


Par les Brigada Flores Magon

UN DE VOS LOGOS EST DESSINÉ PAR LARCENET (qui publie chez Fluide Glacial). COMMENT AVEZ-VOUS EU CE "PETIT" PRIVILÈGE ?

Larcenet est une connaissance de Raymonde. On aime bien son style, on lui a demandé de caricaturer pour nous une gravure de Posada, il a bien voulu le faire. Voilà.

DE QUELS GROUPES VOUS SENTEZ-VOUS PROCHES (POUR LA FRANCE OU AILLEURS) ?

En France, on est bon pote avec HARA KIRI (street punk Bordeaux), BOLCHOI (red oi ! de Toulouse), LES PARTISANS, J’AURAIS VOULU. On aime bien ce que font les gars de NÉOPHYTE. Pour l’étranger, il y a SENZA SICURA, BARRICATA ROSSA, BANDA BASSOTTI (Italie), OPCIO K 95, SKALARIAK, REMENCES (Etat Espagnol), on trouve intéressante la démarche de Fermin Muguruza (aussi bien avec KORTATU qu’avec BRIGADISTAK SOUND SYSTEM), NO RESPECT et STAGE BOTTLES en Allemagne, on aime beaucoup les anarchos punks de CONFLICT et bien sûr THE REDSKINS.

RACONTEZ-NOUS QUELQUES SOUVENIRS MÉMORABLES DE CONCERT ?

Des bons souvenirs, il y en a pas mal, notamment des après-concerts plutôt chargés éthyliquement… Sinon, on a joué en Allemagne de l’est avec KLASSE KRIMINALE (version antiraciste) et une dizaine de nazis ont essayé d’attaquer le concert. On a été surpris puisque 90% du public est sorti avec nous pour les "chasser". Les keufs sont arrivés, ça été le bordel, mais au final les nazis ont pris la fuite et le concert a bien eu lieu. Lors d’un autre concert, à Montbéliart, quelques skins plutôt ambigus ont commencé à faire les coqs, à nous insulter et à vouloir nous cracher dessus alors qu’on était sur scène (et qu’on avait dédié RASH aux antiracistes de la salle). Ni une ni deux, on est descendu dans la fosse, en plein milieu du morceau et on s’est bastonné avec eux. Ce qui a été cool, c’est la réaction de quelques fiers punks qui se sont mis de notre côté. On est remonté sur scène et fini le concert. Sinon, dernièrement, à Rennes on a joué dans un bar et c’est parti en couille (de la bonne façon cette fois ci) : tout le monde pogotait et slamait à partir des tables et du comptoir du bar. A la fin, la scène (qui n’était pas bien grande) a été envahie. On a bien rigolé ce soir là. Le public breton est un bon public.

FAITES-VOUS DES REPRISES SUR SCÈNE ? SI OUI, POURQUOI ?

En ce moment, on reprend sur scène "Pour la gloire" de CAMERA et "Unite & Win" des OI POLLOI. Ça fait toujours plaisir, à nous et au public de reprendre un bon morceau d’un bon groupe.

VOUS ÊTES SUR UNE COMPILE ROCKSOUND ? COMMENT VOUS Y ÊTES VOUS RETROUVÉS ?

En fait, c’est Rock Sound qui, ayant chroniqué la compile "Spirit of the street", a choisi notre morceau pour représenter la compile. Il nous ont demandé si on était d’accord pour apparaître sur la leur. On a dit oui, mais c’est une expérience qu’on ne compte pas réitérer. Les hors-série punk rock de Rock Sound ne sont pas vraiment dans notre état d’esprit (on préfère de loin les fanzines comme le tien) (NDLR : merci, c’est trop !).

EST-CE POUR LE TEXTE ENGAGÉ QUE VOUS AVEZ CHOISI D’Y METTRE LE TITRE "R.A.S.H." ?

Le choix du titre RASH nous est apparu évident pour donner le ton d’entrée de jeu (même si BRIGADA ne s’adresse pas qu’aux Reds, loin de là).

BRIGADA FLORES MAGON A UNE REPUTATION SULFUREUSE, DU MOINS D’AVOIR DES MEMBRES "BASTONNEURS" EN SON SEIN. QUE RÉPONDEZ-VOUS À CELA (APRÈS TOUT, LA RÉPUTATION DU GROUPE VOUS CONCERNE DIRECTEMENT) ?

Le terme bastonneur nous paraît exagéré. Disons qu’on ne se laisse pas marcher sur les pieds et que l’on répond au coup pour coup quand on nous fait chier. Avec les fascistes par contre, nous n’avons aucune tolérance. A la violence des fascistes, il faut opposer notre violence, la violence antifasciste (qui n’est pas la même que la leur). Leur laisser le terrain c’est s’assurer notre propre perte, ils feront taire tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Comme dit une chanson de NEGU GORRIAK : "Souffrir en luttant pour bannir la souffrance, c’est triste mais c’est comme ça".

CERTAINS D’ENTRE VOUS PARTICIPENT AU ZINE DU RASH (BARRICATA). POUVEZ-VOUS EN PARLER ? DIFFUSION, THEMES ABORDÉS…

C’est Victor (alias Chinois pour le RASH) qui avec le Pâtre est à l’origine de Barricata et du RASH Paris. Le zine se veut la voix du RASH Paris. Le contenu est politique (portraits de figures révolutionnaires, interviews de militants, brèves…), musical (interviews de groupes, de zines, chroniques de concerts et de disques…) et autres délires propres au mouvement red (foot, chroniques de virées, rubrique les reds parlent aux reds…). On essaye de trouver le bon dosage pour que ça ne soit pas prise de tête et pour que ça soit lisible par le plus grand nombre. Chaque numéro de Barricata est tiré à environ 500 exemplaires.

UNE QUESTION TOTALEMENT DÉBILE POUR FINIR : QUEL EST LE MEILLEUR GROUPE DU XXe SIECLE ?!

Question difficile… On va dire CONFLICT et THE REDSKINS pour l’Angleterre, THE OPPRESSED pour le Pays de Galles, CAMERA SILENS pour la France, KORTATU pour le Pays Basque et BANDA BASSOTTI pour l’Italie.



  • Article mis en ligne le 15 septembre 2005 par Louis


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