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Un autre rapp français

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Un autre rapp français






par Tchad Unpoe

Je suis d’un de ces New York, post pop art, issu d’une autre planète rock, hard à l’époque des happenings.

On s’en battait les poches des brocards des buildings. Battles sous les porches, sur la rocade d’en bas, on se pochait dans le bad-painting.

Du verre cassé partout, des mecs qui pissent dans les escaliers, t’sais, ici tout le monde s’en fout.

Art de singes savants, armés de 12 vers, voici le message du Zoo au linge suspendu aux vernissages de Soho.

Peinture d’histoire, le Bronx sous les bombes c’est l’espoir sous les fresques.

On disait : ’’Boogie Down’’ et Reagan : ’’on dirait Dresde !’’ Non ! Pas besoin de président en vie, ni d’ailleurs de prophète, dans ce pays on danse sur les flaques en 69ers Pro Keds.

Pépite de bitume à Stonehendge, musique d’apaches, l’Amérique ne s’habitue pas au beat du bon sauvage.

Négritude rouge nuage, ruée vers l’art des block-parties, pour des orages infertiles, ils ont mués nos réserves en parkings.

Je viens de ce rêve mutilé, émane de ces marques profondes, des MC nés d’une foi mutinée en chant profane au microphone.

Furie poétique, culte voué aux muses de la guérilla, à l’incurie politique, pratique vraie de la rue : Emcique Furilla !

Mc Furilla (…mille excuses si mes lexiques discutent plus des mœurs qu’ils n’excitent les culs des dancings…)

Mc, reporter, griot, pasteur, Il récite ces histoires écrites au marqueur dans les impasses, crie ces messes basses dans les ghetto-blasters, l’opium des masses.

Lui, prie au mic parce que la crise assaille ici, il sait ça par cœur.

Rapporteur de guerres de castes, des caves de quartiers pour porteurs de casque, soldats des ombres, des chantiers, dans le revers des cartes : silence des gens au fond des tranchées, front de résistance pour ces légions d’étrangers.

Couleurs et colères mélangées, MC, témoin oculaire, de ces cités ; loin vue du cul d’une société spectaculaire enragée.

Engagé jusqu’à l’annulaire, il érige ses idées contre les hallus, ramène la lumière sur la lutte, rêve qu’on n’enlève la Lune de leur univers avant qu’ils ne l’aient vendu : décapiter ce système polaire. Même si le temps d’un grand soir plus clair n’est pas révolu, ne te promet rien, que des chants populaires : la force cachée de la rue.

Le poids d’une ombre, sur leurs marchés, nous on est noirs de monde, entre offre et demande, coincés là à mendier, à se goinfrer de manques.

S’ils vendent leurs mensonges, on les mange. Sa chanson est ce coup de vent, vers ceux qui souffrent tout en restant debout devant les billets, ces vieux bouts de banque.

Elle, représente les oubliés, les ouvriers en fin de compte, les gars en tablier que l’Etat a habillé de honte priés d’habiter le béton, pris par l’épaule par les pontes pour hanter les ghettos ; plier et rentrer la tête dans l’étau entre les fenêtres et la porte peu importe tes lamentos.

Mc Furilla (…mille excuses si mes lexiques exultent peu et s’excluent du luxe des rues de M6…)

Ce joueur de mic, poseur de prose, musique mosaïque, tatoueur de mur comme Sike, ce sale éclat de brique, quand ça explose,

s’expose pas au musée, la rue sait qui fait les choses : les sons fonky qui font kiffer les pauvres. Ce mec au mégaphone qui enfonce les portes, défend la même parole, la main bien haute face aux cohortes des forces de l’ordre.

Manifesteur d’abord, fouteur de trouble faute d’accord, fomenteur, vrai auteur hardcore, causeur de foule, casseur de sort, odeur de soufre, se sent bien fort, et sort sa fourche, dès lors que les souches et l’or des bourges cherchent à nous foutre dehors.

Fais parler la poudre, rappeur cours le risque. Si tu ne vois pas le rapport, mec tu te goure ! Mais à quoi tu rimes ? Si t’as pas de discours alors c’est que tu frimes. ’’Tout pour soi’’, tu poursuis la loi du fric celle que tu mimes comme cette poignée de connards qui se fait des films, des affaires sur de faux polars.

Ils troquent leurs mères, leurs frocs pour faire amerloque : du Rap dans les règles Dollars. Artisan, chanteur partisan, MC, entends-tu ces mots noirs sur nos peines ? Ce cri sourd, ils nous enferment. C’est l’alarme !

Ce rap, le vague à l’arme après 12 ans ferme s’écrit en larmes de sang, l’encre de ceux qui ont que leurs yeux pour dire leur haine.



  • Article mis en ligne le 30 novembre 2005 par Louis


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