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La java du caniveau

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La java du caniveau






Voici l’histoire bien ordinaire
Qui m’est arrivée cet hiver.
Cette histoire, c’est un peu la vôtre
Car elle n’arrive pas qu’aux autres.
Un jour, le grand patron m’a dit :
« Vous passerez m’voir à mon bureau,
Monsieur Machin. On vous r’mercie ! »
Et j’ai jamais retrouvé d’boulot.
Une compression de personnel
Fut mon dernier cadeau de Noël.
Alors tout s’est accéléré :
Mon existence a basculé.
Depuis j’habite rue de Null’Part,
Comm’ ça, ça m’est tombé dessus.
Certains choisissent d’être clochard,
Moi j’ai pas choisi d’être à la rue.

Refrain :
Ça s’est passé en moins d’six mois,
Avant je vivais comme toi.
Maintenant je dors dans un caniveau
Avec mes sacs et mon manteau.

Les règles du grand capital
M’ont tout volé, mêm’ le vital.
Le nécessaire avant l’envie :
Ma vie est devenue la survie.
Ma maison, c’est un carton
D’emballage Ikea.
C’est là que j’bossais comme un con,
Avant qu’ils aient plus besoin d’moi.
« J’ai faim » marqué sur un panneau,
Je fais l’mendiant dans le métro.
Ça fait bizarre, je vous assure,
D’plus voir les gens, mais leurs chaussures.
Et croyez pas que ça m’amuse
De devoir faire le p’tit numéro
Du « Messieurs-dames, je m’excuse,
Une pièce ou un ticket-resto. »

Refrain


Les grandes vacances toute l’année
Et les joies du camping forcé,
Je vous l’souhaite pas mais méfiez-vous,
Un jour, ça tombera pt’êt’ sur vous.
Peut-êt’ qu’un jour, ce sera vot’ tour
D’aller crever aux pieds des tours,
L’œil ébloui par la lumière
Des grands fabricants de misère.
Les belles multinationales
Qui font des pauvres et des maudits,
Des millions d’gens qui crèvent la dalle
Pour la cinglerie du profit.
Et quand arrivera l’euro,
Vous n’en verrez pas la couleur.
Ce seront les mêmes qu’en auront d’trop :
« Messieurs, mesdames. A vot’ bon cœur ! »

Refrain

Alors vous vivrez l’aventure
Que vivent les nouveaux clodos,
Car dans la rue, la vie est dure.
La rue, ça fait pas de cadeaux.
Assis sur le banc de touche,
Non, vous n’aurez pas le choix :
On vous mènera d’force à la douche,
Et que vous soyez sale ou pas !
Pour conserver bonne apparence,
Vous vous raserez tous les matins.
Mais les jours de grande affamance,
Vous volerez les grands magasins.
A un feu rouge, pour dix francs,
A des gens tous indifférents,
Vous serez vendeur du « Lampadaire »,
L’hebdomadaire de la galère.
 



  • Article mis en ligne le 4 mai 2005 par Louis


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